Étoffer un personnage

Un personnage, pour être intéressant, ne peut pas se limiter au strict minimum, il doit avoir un petit quelque chose de plus. Il doit nous donner l’envie d’en savoir plus sur lui, de prendre pour lui ou contre lui lors des épreuves amenées par l’intrigue.

Pour approfondir un personnage, nous pouvons utiliser la description, l’intrigue ou les lieux. Laissons de côté, pour l’instant, les deuxième et troisième pour s’intéresser à la première. Qu’est-il possible de décrire ? Trois éléments :

1. Qui est le personnage ?
            Ici, il est question de la description classique, elle s’apparente au portrait ou à la présentation. Ceci dit, il n’est absolument pas nécessaire de tout mettre d’un bloc, style fiche technique, à l’arrivée d’un personnage. Les informations peuvent être ajoutées au fur et à mesure de la progression de l’histoire.
             Pour avoir l’air vrai, cette description doit dépasser les simples besoins de l’intrigue. Un personnage peut par exemple très bien jouer aux dards pour s’aider à réfléchir sans que les dards aient quoi que ce soit à voir avec l’histoire.
               Alors, qu’est-ce qui définit un personnage : son apparence, son histoire, ses traits de caractère, ses sentiments, son statut social, son cercle familial et social, ses intérêts, etc.

2. Comment agit ou réagit le personnage ?

              Tout au long de l’histoire, le personnage sera mis en situation, c’est-à-dire qu’il devra agir ou réagir selon les évènements. Ses choix d’actions et de réactions sont des conséquences directes de sa personnalité (qui est le personnage), ils font donc partie de sa description qu’ils complètent ou enrichissent.
               Le personnage rit-il d’une blague ou lève-t-il les yeux en soupirant ? Se jette-t-il de façon impulsive dans la bataille ou attend-il de savoir ce que les autres vont faire pour calquer son comportement sur le leur ? Chaque geste doit être en accord avec qui est le personnage. Évidemment, un personnage peut être complexe, il peut changer ou évoluer, mais cela doit rester en accord avec son profil de base et les changements drastiques doivent être amenés graduellement (un personnage habituellement calme n’explose pas sans raison pour une peccadille; l’augmentation de sa colère (même s’il n’en parle jamais) doit être accessible pour le lecteur (par ses pensées, ses tics, ses mimiques, ses décisions ou autres).


3. Que dit le personnage et comment le dit-il ?
               Le personnage parle-t-il une langue populaire, familière, standard ou soutenue ? Comment est sa syntaxe ? S’exprime-t-il par euphémismes, par mots courts, de façon ambivalente ou prend-il le temps de reformuler deux fois sa pensée à chaque fois qu’il ouvre la bouche ? Ordonne-t-il chacun de ses caprices ou parle-t-il à tout le monde comme à des enfants ?
              Encore une fois, ses paroles seront influencées par sa fiche technique. Elles permettront de confirmer si, par exemple, le personnage est bien empathique comme il aura été décrit.


Lors d’une description ou pour chacune des interventions d’un personnage, il ne faut pas oublier qu’il doit être conséquent avec lui-même (agir selon ce qu’il est). Toutefois, il doit aussi être unique, autrement dit ne pas toujours réagir de façon neutre ou mécanique. Il doit surprendre, après tout même les gens que nous fréquentons régulièrement le font alors si un personnage que nous connaissons à peine n’arrive pas à le faire…



Caroline

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