Le syndrome de la page blanche (astuce #1)


Vous êtes assis devant votre feuille ou votre ordinateur depuis plusieurs longues minutes, voire même des heures, et pas même le début d’une phrase ne s’est pointé le bout du nez. Vous le savez : vous êtes victime du syndrome de la page blanche. Soyez rassuré, il semble que tous les écrivains, novices et chevronnés confondus, sont un jour confrontés à ce dilemme.

Je ne m’inventerai pas doctorante en soin de la panne d’inspiration, mais j’aimerais de temps à autre partager avec vous quelques astuces pour déjouer le syndrome de la page blanche. Allons-y pour l’astuce #1 :

Lire, lire, lire…
Votre passion des mots ne sort pas du vide. En fait, je crois que je ne connais pas un seul écrivain qui n’aime pas lire.

Pour moi, il n’y a rien de plus inspirant que de lire les mots des autres. Parce que lire est un plaisir, c’est une activité réconfortante et relaxante, et donc lire rime avec détente. Mais aussi parce que lire me transporte, m’emmène loin du train-train quotidien et ouvre grand la porte de l’imaginaire et donc, de la créativité. C’est comme une petite thérapie douceur maison, qui calme l’angoisse (souvent à la source du syndrome de la page blanche) et permet à la créativité de prendre son envol, à l’inspiration de nous toucher.

De plus, dans tout processus créatif, que ce soit en peinture, en sculpture, en danse, en écriture, etc., il est fréquent de s’inspirer des autres, de nos prédécesseurs et des maîtres de notre art, mais aussi de nos contemporains, pour entamer notre propre création. Le genre littéraire pour lequel vous optez n’a pas d’importance (essais, romans, nouvelles, encyclopédies, poésie, livres pratique, biographies, etc.), l’important est d’abord de rejoindre vos intérêts, ou encore, question de joindre l’utile à l’agréable, d’être en lien avec votre projet en cours. Pour ma part, il arrive souvent que le style de tel auteur m’invite à essayer de nouvelles formes d’expression, que le personnage de ce roman-ci m’inspire une scène loufoque, que les péripéties de cet autre me donnent des idées nouvelles pour enrichir un de mes récits… Ainsi, j’ai l’impression qu’à chaque histoire lue, la fenêtre de mon imaginaire s’ouvre davantage.

Aussi, lire me réconcilie avec les mots. C’est un peu comme ouvrir un robinet et regarder l’eau couler goutte à goutte, puis plus intensément, jusqu’à remplir le bain, déborder, grossir et grossir pour devenir une rivière vive, grouillante, vivante! C’est ce qui arrive avec les mots lorsque je lis : ils coulent dans ma tête, bondissent entre les rochers et éclaboussent tout sur leur passage.


Alors, mettez donc de côté votre feuille ou l’ordinateur pour un moment, et tournez-vous vers votre bibliothèque; quelles surprises vous réserve-t-elle?

Karine

Commentaires

  1. Oui, ça fonctionne souvent, même si parfois c'est pour "faire comme" ou "répondre à". C'est s'offrir de la vie a peu de frais: pas besoin de sortir, pas besoin d'affronter la pluie, pas besoin d'aller nulle part pour rencontrer du monde et les écouter parler ou les regarder vivre, ce qui, avouons-le, est stimulant également. Beaucoup d'émotions et de réflexions en beaucoup moins de temps que dans la vraie vie.
    À condition également que ça ne foute pas un complexe d'infériorité qui nous bloque complètement!

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  2. Bonjour ClaudeL!
    En effet, beaucoup d'écrivains s'inspirent de la vie de tous les jours, des conversations entendues et du brouhaha de la rue pour écrire. C'est d'ailleurs une autre de mes astuces (à venir)!
    Vous avez raison : il est vrai que la lecture nous permet bien souvent de vivre les mêmes situations et les mêmes émotions sans avoir à mettre le bout du nez dehors. Par contre, j'ajouterais que la lecture a l'avantage de nous mettre en contact avec les mots, avec leur sonorité, leurs rythmes, leur influence... Et aussi, lorsque l'on lit, on a souvent accès à l'intimité d'un personnage (comment il vit la situation, ce qu'il en pense), ce qui n'est pas donné lorsque l'on est observateur de la vie courante (sauf pour ce qui est de nos propres émotions).
    En terminant, je dirais que le syndrome de la page blanche, le complexe d'infériorité et le syndrome de l'imposteur sont de grands amis, mais que nous ne sommes pas pour autant obligés de les inclure à notre propre cercle d'amis...

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